Peintre rouennaise, critique d’art et professeur, les recherches de Jane Planson s’organisent autour de la question du paysage, de l’humain et des crises traversées par nos contemporains. Il s’agit de montrer, à travers la peinture, comment notre regard et notre psychisme oscillent entre un désir d’apaisement et une impossibilité d’apaisement. L’humain et son territoire sont traversés par des crises et des ravissements. Un événement qui survient à l’autre bout du monde peut parfois dynamiter ce que nous vivons à un instant T. Notre corps, notre cerveau sont comme ébranlés par ce qui surgit à des milliers de kilomètres. Ce qui porte atteinte à l’intégrité des autres humains, dont nous ignorons tout ou presque, transforme la perception de notre réalité et de son environnement.

Peindre, c’est comme tenir le journal de sa vie, c’est retisser en permanence le lien avec le monde, celui qui est étranger a priori à sa vie intime, à sa sphère personnelle, à sa petite histoire. Peindre, c’est faire le lien, c’est fixer, rassembler sur la toile les humains, leurs angoisses, leurs peines et leurs joies. La toile devient alors ilot de fortune et cadre neutralisant.