Après des études universitaires et un cursus complet aux Beaux-Arts, Jean Rault a pratiqué assidûment la peinture pendant une dizaine d’années. Au début des années 80, il se consacre à la photographie qu’il pratique depuis l’adolescence.

L’essentiel du travail artistique de Jean Rault est axé sur une logique de portrait et en particulier sur la tentative d’extraire de la rencontre avec un modèle une image photographique qui échapperait à la contingence de l’instant, une image qui rendrait compte de la puissance de l’être-là du modèle. D’où un travail rigoureux, assez radical tout en étant empathique, sans effets, essentiellement frontal dans le sillage de ses deux grands maîtres : August Sander et Diane Arbus.

Tout être humain est potentiellement un modèle pour Jean Rault. Ainsi, il a réalisé des portraits de femmes et d’hommes dans de nombreuses contrées : aux Etats-Unis d’Amérique, des Indiens, des personnalités connues ou encore des artistes et des créatures de la nuit ; en France dans toutes les couches de la société ; en Inde chez les réfugiés tibétains ou chez les Sadhus sur les bords du Gange et bien sûr au Japon où il passe une partie de l’année.

Au Japon, Jean Rault fréquente les différentes strates de la société y compris les acteurs de la (contre) culture Underground.

Lorsqu’il fait des incursions dans le domaine de la représentation de l’espace, Jean Rault travaille dans la même logique de portrait en s’intéressant la plupart du temps au caractère sacré des lieux, qu’il s’agisse des kivas des Anasazis au Nouveau Mexique, des déserts de l’Arizona, du Potager du Roi à Versailles, des jardins Zen de Kyoto ou encore des Ghâts de crémation à Bénarès en Inde.